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Normandie : nouvelle politique équine

Normandie : nouvelle politique équine

Lundi 23 mai, Hervé Morin, président de la Région Normandie, a présenté la nouvelle politique équine de la filière normande, pour 2023-2027. Les futures directives visent à mettre la région en avant.

« Je veux tirer l’ensemble de cette filière vers l’excellence avec des projets comme Normandie Equine Vallée, le Longines Deauville Classic ou le Salon Normandy Horse Meet’Up. Je souhaite aussi faire de la filière équine un facteur d’activités pour la Normandie, en développant les produits touristiques autour du cheval. J’ai aussi l’ambition de faire bénéficier l’ensemble des Normands de cette filière d’excellence », a déclaré le président de la Région Normandie, lors de sa prise de parole au Haras de Bernière, à Saint-Martin-de-la-Lieue, et rapporté dans un communiqué.

Dans cette idée, le campus international Normandie Equine Vallée va accueillir l’ensemble de la formation vétérinaire équine de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort. Le Haras National du Pin deviendra le pôle international dédié aux sports équestres

Cinq directives majeures

La nouvelle politique équine de 2023-2027 s’articule autour de cinq défis :

-Le premier vise à assurer la réussite des entreprises équines de demain . Un objectif qui sera mis en place en soutenant le recrutement des entreprises, avec l’ouverture en particulier d’une nouvelle formation lad driver-lad jockey au centre d’entrainement de Deauville à la rentrée de septembre 2022. Autre action, l’accompagnement des investissements des entreprises en confortant notre écosystème pour toujours plus d’innovations.

-Le deuxième point est de faire de la Normandie un territoire d’excellence en matière de santé, performance et bien-être du cheval . Trois actions sont retenues dans ce domaine : faire de Normandie Equine Vallée le campus mondial au service de la santé et de la recherche équine, miser sur ses réseaux d’acteurs (Pôle Hippolia et GIS Centaure) pour booster le leadership de la Normandie en matière de recherche et d’innovation et dernière action, concilier le bien-être du cheval et performance. 2025 marquera l’arrivée effective des étudiants de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort en Normandie.

-Troisième défi, mettre en valeur et développer le patrimoine équin normand dans toutes ses composantes . Il s’agit de valoriser les sites des Haras nationaux, de faire rayonner la Bibliothèque Mondiale du Cheval et de soutenir les éleveurs et valoriser les races patrimoniales. Grâce à l’appui financier de la Région, une préparation infantile à base de lait de jument percheronne sera mise sur le marché dans les jours à venir. Cette première mondiale ouvre de nouvelles perspectives pour le développement de la race percheronne. En 2023, les Championnats d’Europe de Concours complet se dérouleront au Haras national du Pin dans le cadre du nouveau Pôle international dédié aux sports équestres.

-Le quatrième point vise à miser sur le cheval en tant que facteur d’attractivité touristique et de rayonnement de la Normandie à l’international. L’ambition est de faire rayonner la Normandie à travers ses événements équestres, d’imposer la Normandie comme première destination touristique « cheval » et de porter l’excellence de la Normandie à l’international.

-Enfin, le dernier défi chercher à faire bénéficier cette filière d’exception à tous les Normands . Notamment en ouvrant à tous la pratique des sports équestres et en structurant un réseau d’hippodromes dynamiques. La Normandie se porte également candidate à l’organisation de l’Equirando.

A l’issue de cette présentation du lundi 23 mai, Jean-Baptiste Thiébot, ancien président de l’association régionale des chevaux de sport « Cheval Normandie » s’est vu remettre la médaille régionale. Une récompense qui félicite son « doublé olympique », aux Jeux Olympiques de Rio 2016, avec Piaf de B’Neville, monté par Astier Nicolas, médaille d’or, et aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, avec Amande de B’Neville, montée par la cavalière allemande Julia Krajewski, médaille d’or.

La filière équine de la Région Normandie représente 10% des chevaux, 10% de l’emploi et 10% du chiffre d’affaires national, en France.

Depuis qu’elle a accueilli les Jeux Equestres Mondiaux, la région où le cheval est roi n’a de cesse de fortifier son « équisystème » de sport et de loisir pour couper l’herbe sous le pied de la concurrence étrangère. Décryptage.

Ce vendredi 6 mai, c’est jour de fête au Haras du Pin. Sous un soleil de plomb, les présidents de la Région Normandie et du Département de l’Orne posent la première pierre de ce qui doit devenir « un pôle international du sport équestre ». Pour retrouver l’éclat de l’ancien « Versailles du cheval » tombé en désuétude, Hervé Morin et Christophe de Balorre ont vu grand. Quatre carrières en sable fibré pouvant supporter le galop des chevaux jusqu’à -15°, 300 boxes fixes, 200 boxes démontables, un espace d’accueil et de restauration et des places de parking à foison.

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Les collectivités cravachent

L’équipement est dimensionné pour accueillir 250 compétitions par an. Il constituera le socle autour duquel les élus veulent bâtir -moyennant l’apport d’investisseurs privés-, un « resort de sport et de loisir ». Lequel est censé devenir « la première destination rurale thématique de France ». Message subliminal ? Ici, on ne badine pas avec une filière qui pèse 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires pour 18.000 emplois : plus que l’automobile et la chimie réunies.

Le Pin, comme l’appellent les initiés, est loin d’être le seul chantier initié par la puissance publique au profit de l’animal à crinière. Dans la Manche, le haras national de Saint Lô va, lui aussi, bénéficier d’importants investissements pour moderniser ses écuries vieillissantes. Dans le Calvados, les deux sites du campus « Equine Valley » (Goustranville et Saint Contest) font l’objet de lourds travaux d’extension avec en point d’appui la relocalisation en 2024 du département équin de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort (300 étudiants et chercheurs) arraché de haute lutte à l’Île-de-France.

Ces nouvelles infrastructures viendront utilement compléter le Pôle International du Cheval (PIC) construit à Deauville à l’initiative de son maire Philippe Augier souligne Laurence Meunier, présidente du pôle de compétitivité Hippolia. « Quand tous ces projets seront achevés, aucune région du monde ne pourra revendiquer un tel continuum de l’élevage à la compétition en passant par la recherche, l’enseignement et le loisir », jure celle qui est aussi à la tête du Conseil des chevaux.

Aujourd’hui, l’enjeu est important pour la filière face à des concurrents belges ou allemands qui « grattent dans le box » comment disent les Anglais. Pour espérer tenir son rang de place forte du sport équestre, la Normandie doit cravacher, mais elle tient la corde, à écouter Hervé Morin. « On a la chance d’être les meilleurs. Regardez qui remporte le prix d’Amérique, le prix de l’Arc de Triomphe et les médailles d’or aux JO. Presque systématiquement des chevaux nés dans des élevages normands ! », martèle-t-il. Tout juste, l’intéressé concède-t-il quelques faiblesses en matière de tourisme équin. « On peut faire mieux s’agissant des circuits et des gîtes ».

Haras qui rient

Pour autant, l’ancien ministre de la Défense a de bonnes raisons de se montrer optimiste. Grâce à la caisse de résonance des Jeux Equestres Mondiaux, beaucoup d’éleveurs ont retrouvé le chemin de la côte fleurie ou du Cotentin, faisant les affaires d’une ribambelle de prestataires de services : vétérinaires, constructeurs de vans, selliers, fabricants d’aliments… « L’environnement est porteur. Par an, il y a facilement entre cinq et six investissements privés dans des haras de bonne taille et la demande reste forte grâce au foncier abondant et abordable », confirme Paul-Jacques Tanvez, PDG de Normandie Drainage, entreprise leader dans l’aménagement de haras.

En atteste ces belles prises réalisées récemment comme celle de la prestigieuse écurie de la famille Paillot. Installés aux Etats-Unis, ces Français fortunés, gros pourvoyeurs de « cracks », viennent de racheter une exploitation cidricole en déshérence dans le pays d’Auge. La Paillot Equestrian a pour projet d’y aménager un centre de dressage, d’entraînement et d’exportation de chevaux de saut d’obstacles de « très haut niveau ». « C’est un exemple type du recentrage vers la Normandie que l’on observe depuis quelques années », commente Paul-Jacques Tanvez.

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