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Authentique dans l’instant avec le cheval 

Authentique dans l’instant avec le cheval 

Rencontre avec Carole Boissonnet-Lafont

Mes débuts à cheval, début d’une passion

J’ai commencé à monter à cheval à 12 ans, je ne pensais que « Cheval ».

Le samedi après midi, je commençais mon rituel de préparation dès 14h alors que ma reprise était à 17h….Je ne pensais que Cheval et lorsque j’étais en selle mon sourire béat semblait ne jamais vouloir quitter mon visage même lors de reprises un peu « corsées » : 18 chevaux à la queue leu leu , un moniteur en fin de journée d’une fin de semaine un peu à fleur de peau nous faisant quitter nos étriers en début de séance pour 1 heure de tape-cul sous des critiques et des commentaires fleuris et poétiques !

Boissonnet ! t’as les mollets mollets ! On dirait un crapaud sur une boîte d’allumette ! Tu fais d’la mayonnaise avec tes rênes

Bref ! Même meurtrie de courbatures, de bleus, d’ampoules sans parler des chutes j’étais « addicte ! » A 17 ans, j’obtenais mon second degré ce qui pour moi signifiait que j’étais forcément une cavalière accomplie !!!!

Jalta, un rencontre à l’âge adulte

J’avais 40 ans lorsque j’ai acheté Jalta. Elle avait à peine 3ans et je me suis heurtée à des problèmes d’équilibre et de locomotion qui m’ont fait remettre en question toutes les bases que j’avais apprises. Et j’ai commencé à lire, à chercher, à essayer. J’ai surtout découvert le travail en liberté : je n’osais plus agir directement avec des rênes ou une longe, de peur de faire des erreurs.

Jalta

Et puis, petit à petit, je suis arrivée avec Jalta à avoir une sorte de connivence, j’avais l’impression qu’elle s’amusait de « faire », son regard devenait plus vif, elle s’est mise à mincir alors qu’elle avait tendance à l’embonpoint et à la boulimie.

C’est là aussi que je vais faire le lien avec mon activité professionnelle : je travaille dans le spectacle depuis 1981 : comédienne, costumière, décoratrice, metteur en scène…j’ai encadré des ateliers théâtre pour jeunes et adultes.

Sur scène, la difficulté est de faire abstraction du public pour être connecté à son partenaire : ne pas penser, ne pas anticiper, ne pas réfléchir. Juste être dans l’instant.

Avec le cheval, on parle aussi de connexion.

Etre « branché » avec lui, des instants de grâce où l’on fait de la télépathie ?

Je suis sûre que ça n’arrive pas qu’à moi d’avoir ces sensations mais à qui oserait-on en parler sans avoir peur de passer pour « un perché » ?

Le cheval ,j’en suis convaincue, perçoit très finement nos états d’âme et il ne consent qu’à l’authenticité.

Pour exemple :

J’avais appris à Jalta à reculer en liberté à la voix accompagnée de signaux de chambrière. Lorsque j’ai lu « Danser avec les chevaux », K.F Hempfling explique que faire reculer c’est montrer au cheval que l’on est un dominant et qu’il doit se soumettre ! Je pense avoir interprété de façon négative les propos de l’auteur de telle sorte que ma jument ne reculait plus lorsque je lui demandais (la pensée de soumettre ma jument brouillait ma connexion).

Je pense aussi que c’est en cela que les enfants, les jeunes ados ont souvent une relation plus proche avec les animaux, parce que plus simple.

Il arrive souvent que mes chevaux répondent plus volontiers aux demandes d’un enfant qu’aux miennes !

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Une nouvelle initiative pour faire découvrir la relation avec le cheval

Ma démarche, avec mes séances de travail publiques, c’est de faire prendre conscience de cette connexion .de montrer aussi qu’un cheval peut être réceptif à des signaux infimes, et qu’avec un peu de patience, de la logique, notre cheval peut devenir un extraordinaire partenaire de vie.

Il m’est aussi indispensable de transmettre quelques notions de base sur les soins, l’hygiène, l’entretien physique et moral de son compagnon.

Lorsque je montais à cheval en club, j’aurais aimé assister à des séances de ce genre.

A cheval, préoccupé par notre position, notre équilibre, voire nos appréhensions, il est parfois compliqué d’entendre les consignes du moniteur et d’autant plus de les comprendre.

Dans une ambiance sereine, mes spectateurs, assis confortablement peuvent se rendre compte du déplacement du cheval, observent les mécanismes des allures, découvrent les fameuses asymétries des chevaux que l’on a du mal à réellement sentir lorsque l’on débute en selle.

Ils peuvent poser des questions, faire part de leurs réflexions, de leurs expériences.

Ces « démonstrations » ne sont surtout pas des spectacles ou des reprises rôdées et répétées.

Ce qu’il m’intéresse de montrer, c’est le travail, l’apprentissage, les moments ou « ça ne marche pas » soit parce que je n’ai pas bien demandé, soit parce que je suis « déconnectée », soit parce que le cheval n’est plus disponible.

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