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Rencontre avec une artiste passionnée : Laetitia Plinguet

Rencontre avec une artiste passionnée : Laetitia Plinguet

Laetitia Plinguet est une artiste, mais avant tout une passionnée de chevaux depuis toujours. Cette passion s’incarne à travers différents moyens d’expression : la peinture, la sculpture et l’écriture. Cavalière depuis son plus jeune âge, elle a la chance de partager sa vie équestre avec ses deux compagnons lusitaniens : Idanha sa jument de 28 ans et Viriato  un sublime isabelle.

Laetitia c’est aussi une jeune femme pleine de vie, entière, et vibrante, nous avons eu envie de lui proposer une interview différente. Une interview autour des si…

Rencontre:

  • Si tu devais choisir 3 mots pour te présenter ; que dirais-tu et pourquoi ?
    • Passionnée; parce que la passion qui m’habite depuis toujours est mon moteur, la passion fait naître l’envie de faire et donne l’énergie d’y arriver.
  • Femme de cheval; d’aussi loin que je me souvienne, les chevaux vivent en moi. J’ai autant besoin d’eux dans ma vie que dans ma tête pour continuer d’avancer. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à les dessiner, graver, photographier, sculpter ou écrire.
  • Artiste bien sûr, pas tant pour le classement social mais pour la diversité de traits de caractère que ce mot renferme : la créativité, la recherche, l’authenticité, la sensibilité, l’humilité et l’envie de partager de belles choses dans un monde parfois trop rongé par la morosité.

 

 

Si tu devais choisir 5 couleurs pour décrire ton travail ; lesquelles choisirais-tu et pourquoi ?

Gris, isabelle, alezan, bai, noir ! j’en utilise en réalité beaucoup d’autres plus colorées (le bleu et le violet principalement ) mais j’aime que mes toiles restent dans ces teintes naturelles aux chevaux et déjà si riches de nuances.

 

 

 

Si tu devais choisir 5 mots communs à la gravure et à l’équitation, lesquels choisirais-tu et pourquoi ?

  • Passion : Toujours mon moteur incontournable à toutes choses entreprises avec le cœur, une œuvre à graver ou une séance de travail
  • Justesse : en équitation comme en gravure, il faut savoir être juste, savoir doser ses actions, ne pas trop en faire et ne pas plomber la légèreté à laquelle nous aspirons.
  • Maîtrise de soi : il faut être maître de son corps tout en laissant l’esprit guider les gestes, il faut savoir à la fois utiliser une certaine force physique mais en restant relâché et en continuant de respirer au gré du mouvement pour que les courbes et autres figures gravées ou montées soient harmonieuses.
  • Humilité : voilà une clé essentielle, on a beau avoir un certain savoir-faire, une certaine maîtrise, l’échec ou la non réussite est cependant une possibilité qu’il faut accepter et dont il faut savoir tirer les enseignements pour faire encore mieux la fois suivante.
  • Recherche : parce que rien n’est jamais acquis en art ou en équitation, l’amélioration est toujours possible, changer d’objectifs est possible, avoir envie de s’exprimer différemment aussi… mais pour cela il faut savoir conserver une curiosité pour la recherche de nouvelles techniques, méthodes, outils, supports…

Si tu devais choisir 3 chevaux qui t’ont marquée et changée, ce serait qui et pourquoi ?

– Canaille : ma première vraie monture et … un âne en réalité ! J’avais onze ans et on me l’avait confié pour les vacances, j’ai sillonné mes montagnes corses avec lui tout un été,  j’ai pour la première fois goûté à la liberté, à la complicité, aux responsabilités et … à l’humilité ! Car à un âne, il faut dire s’il te plait et s’il ne lui plait pas, il faut trouver un autre chemin ! Cela m’aura été tout autant été bénéfique avec les chevaux.

– Idanha : ma fantastique jument actuellement retraitée. Elle nous a choisi alors qu’elle arrivait du Portugal avec un lourd bagage de maltraitances, de crainte de l’humain et de stress… Elle m’a tout fait réapprendre, prendre le temps, réfléchir, savoir rester longtemps à pied, savoir jouer, communiquer, monter avec l’esprit plus qu’avec le corps… Et surtout j’ai compris avec elle ce que c’est que de former un couple, voire même parfois ne faire plus qu’un.

– Viriato : Mon clown-charmant, l’imposant lusitanien Isabelle que j’ai connu étalon, potentiellement dangereux sans être pourtant méchant, rétif au travail, mal dans sa peau… Ce que Idanha m’avait appris m’a énormément servi pour lui redonner envie de faire des choses avec des humains, lui rendre son sens de l’humour, l’envie de s’intéresser, d’interagir, de proposer… Il n’était pas à moi lorsque je l’ai connu mais est à présent mon compagnon de route.

Je crois au final que je n’aime rien tant que de construire une belle histoire avec un « cabossé de la vie », un improbable, un laissé pour compte…

Copyright B. Gele

 

 

 

 

 

 

 

Qu’est-ce qui est le plus difficile l’équitation ou la peinture ?

Cela dépend des jours ! Les similitudes sont tellement nombreuses entre ces deux arts, en peinture ou avec les chevaux, j’ai toujours l’impression de commencer une nouvelle chose à chaque séance, de vivre sous le coup de différentes émotions en fonction des jours.
En fait, je déteste automatiser les gestes et actions sous prétexte d’un savoir-faire pétri d’habitude. Ce qui est difficile, c’est d’accepter une mise en abîme quotidienne et d’admettre que peu importe la maîtrise technique que je peux avoir il y aura des jours qui ne me porterons pas vers ce à quoi je  tends…

 

L’incertitude du lendemain et la crainte de la page blanche sont constantes.

En équitation la difficulté consiste à savoir trouver la motivation commune au cheval et cavalier et tacher de garder ce cap ensemble. En peinture, il me semble pourtant vivre la même chose, le cheval est celui qui m’habite, peut être mon subconscient que j’aurai paré d’une magnifique robe dorée et d’une longue crinière… Toujours est-il que rien n’empêche non plus mon cheval intérieur de prendre le mors aux dents et de m’emporter loin de ma zone de confort. Mais parfois il peut être utile de se laisser perdre un peu, dériver légèrement pour découvrir de nouveaux horizons.

 

 

Si tu devais choisir 4 traits de caractère communs aux artistes et aux cavaliers ?

La passion dans tout ce qu’elle a de totalement dénuée de raison et de retenue, la constance parce que ce sont des arts qu’il faut pratiquer le plus souvent possible, le respect que ce soit de son intégrité en tant qu’artiste ou de celle du cheval que l’on travaille et enfin, une forme d’hyperactivité qui est indispensable pour assouvir toutes ses passions dévorantes !

 

Voir également

 

Si tu devais choisir 3 émotions que te procurent ces 2 arts ? Pourquoi et comment ?

Je souris immédiatement en découvrant cette question alors je dirai avant tout le bonheur en toute première émotion, le bonheur de s’exprimer et de faire partager des émotions autour de soi.

Un sentiment d’accomplissement car je ressens vraiment ma vie autour des chevaux

L’équilibre, plus que n’importe qui, un cavalier et un artiste sait cette plénitude que l’on ressent quand on est arrivé au juste équilibre artistique ou équestre.

 

Si tu devais citer 4 noms de peintres ou de cavaliers qui t’ont marquée ? Qui et pourquoi ?

  • Théodore Géricault Artiste et cavalier a qui je dois en partie mon amour de l’art et de la préoccupation de représenter le cheval dans son expression et son mouvement.
  • Jean Louis Sauvat à la fois artiste et cavalier dont l’œuvre me laisse toujours rêveuse
  • Frédéric Pignon lui aussi artiste et cavalier… j’ajouterai peut-être philosophe du cheval.
  • Nuno Oliveira, Maitre d’une équitation respectueuse et censée… et dont le livre illustré par JL Sauvat est presque une bible à mes yeux.

 

Même question pour 3 objets qui créent le lien entre tes 2 univers ?

  • les livres, étrangement ce sont eux, emplis de tous ces mots et ces sentiments qui permettent le lien bien souvent. J’aime les livres d’art et d’équitation. C’est grâce à eux que tout a commencé. Petite je n’avais pas la chance d’avoir une proximité immédiate avec des chevaux, je les retrouvais donc dans les nombreux livres d’art appartenant à ma sœur aînée, je les admirais, les dessinais, m’en inspirait…plus tard sont venus les traités d’équitation… Ces livres ont été les couveuses de ma passion pour les chevaux et l’art.
  • la selle… je peins sur une chaise « selle » qui donne la même position califourchon qu’à cheval
  • les pinceaux… les brosses… ces manches de bois faits de poils, de crins, de soies… et qui sont voués à caresser la robe de mes chevaux de toiles ou de chair.

 

Un grand merci pour ce réponses emplies d’émotions.

 

Laetitia Plinguet réalise également des portraits de vos montures.

http://articia.fr/accueil/index.html

 

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