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Marie Sapin, entre volonté et créativité : entretien

Marie Sapin, entre volonté et créativité : entretien

Marie, c’est un condensé de volonté, de passion, talents, humour et engagement.

Tout à la fois cavalière de CSO, amatrice de cookies et graphiste, elle répond pour nous à l’interview déjantée de la semaine.

Une jeune femme pétillante qui vit ses passions.. à fond!

Rencontre:

Si tu devais choisir 3 mots pour te présenter ; que dirais-tu et pourquoi ?

Je pense que je choisirais la rigueur, l’émotion/la sensibilité et la volonté.

Ces trois mots font partie de mon quotidien…Je suis assez organisée, voire même psycho rigide !

Pas mal de choses sont fixées à l’avance, je fais souvent des plannings pour tout… Et j’essaye un maximum de m’y tenir.

L’ émotion et la sensibilité, sont des traits de caractère très forts chez moi, qui peuvent me desservir autant que d’être un avantage dans le domaine professionnel. Disons que je me sers de tout ce que je ressens avec l’intensité avec laquelle je suis frappée, pour le transposer dans tout ce que je vais être amener à produire graphiquement.

Et pour finir, la volonté, qui s’oppose souvent avec le manque d‘assurance que je peux avoir, mais c’est finalement elle qui guide tous mes choix, dans le domaine privé, professionnel ou sportif. Chercher à s’améliorer, coûte que coûte, aller plus loin. Je suis convaincue qu’à partir du moment où on le veut profondément, si l’on s’en donne les moyens, on peut y arriver, quelque soit le défi.

Si tu devais choisir 3 illustrations de toi ou d’un autre pour décrire tes passions ? Et Pourquoi ?

Par illustration j’entends image plus que mise en scène, donc en symbolique il y’a l’illustration, la photo et l’équitation.

Si tu devais choisir 5 mots communs à l’illustration, la photo et à l’équitation, lesquels choisirais-tu et pourquoi ?

La volonté, l’émotion, la persévérance, la créativité, et l’imagination car pour moi ce sont des piliers de chacun de ces domaines.

Si tu devais choisir 3 chevaux qui t’ont marquée et changée, ce serait qui et pourquoi ?

Les trois chevaux qui ont guidé ma vie commencent par un poney !

Justicier de Laubel, c’est celui qui m’a permis de tout commencer. De passer du club à la compétition, j’ai vraiment tout fait avec lui.

Batailles de boules de neige à cru, promenades en maillot de bain sur la plage, des concours d’entrainement aux internationaux poneys. Je me rappelle surtout de sa générosité et son côté guerrier, s’il avait fallu se jeter dans le feu, il l’aurait fait.

Ensuite, j’hésite entre deux juments qui sont arrivées à la même période.

Exception du Gonge ou Pimpante de Sohan. Deux jument très chaudes et extrêmement courageuses également. Exception a été ma première jument de concours, elle avait été dans l’équipe de France et avait participé aux plus beaux concours avec Thierry Rozier et Mathieu Billot. Pour moi, c’était ma jument de cadet/junior, elle m’a permis de faire mes premières grosses épreuves à 14 ans (135/140) et les championnats de France. Pimpante est arrivée juste après et on s’est tout de suite entendue. Elle était à moi donc c’était encore une autre relation mais elle a compté énormément pour moi et m’a permis d’atteindre un niveau que je n’ai réussi à retrouver que 5/6 ans plus tard grâce à Fioretta, qui sera indéniablement le troisième nom de la liste.

On peut dire que Fioretta est la jument de ma vie. Rien ne laissait prétendre que nous allions nous rencontrer. Elle était aux antipodes des chevaux que je montais d’habitude (plutôt chauds, dans le sang et pas classiques) c’est elle qui m’a véritablement appris les bases de l’équitation. Avant c’était du bricolage. Cette jument a tout pour elle. Le respect, la gentillesse, la générosité. Je suis consciente de la chance que j’ai de l’avoir rencontrée car je ne pense pas que chaque cavalier rencontre systématiquement un cheval tel que celui ci dans sa vie. Nous sommes complémentaires, j’apporte la « niaque » qui peut lui manquer, et elle me rassure, me tempère, elle absorbe mon stress et moi j’essaye de la déranger le moins possible. J’essaye de le lui rendre au quotidien, pendant que nous continuons d’évoluer ensemble, j’espère que nous ne sommes pas prêtes d’en voir les limites !

01/12/2016 ; Paris Villepinte ; Paris Longines Masters ; 323, Requin de Landette , Sapin Marie ; thursday csi2 1m45 ; Sportfot

Si tu devais choisir 2 moments de ta vie qui t’ont touchée dans ton métier?

Ma vie à titre professionnelle n’est encore pas bien longue ! Je suis sortie de l’école depuis un peu plus de deux ans seulement mais je n’ai pas de moments précis qui me viennent en tête, en revanche je suis plus sensible à des aventures que j’ai pu vivre, avec à terme une sorte d’aboutissement.

L’été 2015 avec la SHF, en parcourant tous les coins de la France pour les CIR avec à terme les grandes semaines (CSO, Dressage, CCE…) car il y’avait vraiment une bonne équipe, l’ambiance était conviviale, nous étions tous épuisés et nous avons connus pas mal de petites péripéties.

En plus j’étais d’autant plus dans mon élément que je pouvais jongler entre les photos, le graphisme et la vidéo, en restant dans le domaine équestre ! Nous avions même fait une sorte de petit journal avec un plateau TV et des micro-trottoirs.

La seconde aventure serait les Jeux Olympiques, même si je n’y suis pas allée physiquement. Travailler aux côtés de Kevin et toute l’équipe, voir l’évolution des chevaux, vivre le temps qui passe, les objectifs et cet esprit de cohésion, et assister à cette victoire. On apprend énormément. Le moment le plus chargé en émotion était le jour où nous sommes aller accueillir l’équipe de France à l’aéroport je pense. C’était indescriptible et très fort.

Si tu devais choisir 4 émotions que te procurent arts, photos et dessin ? Pourquoi et comment ?

Forcément la passion, car c’est un sentiment fort qui englobent de multiples sensations, qui habitent en toi.

Il y’a cette intensité et perte de contrôle qui sont exaltantes.

Ensuite je dirai le chamboulement, qui se rapproche du bouleversement pour moi mais en moins fort.

J’ai déjà été dérangée par ce que je voyais ou ce que je pouvais essayer de capturer, réinterpréter, ce qui a eu l’influence de me perturber au point de se voir arrêter de vivre le temps qu’il faut pour réfléchir et prendre conscience de ce que l’on venait de voir. Absorber la scène et l’accepter avec nos propres moyens, mais qui demeure trop importante pour nous laisser indifférents.

L’euphorie, sans hésitation, que je ressens quasiment à chaque fois. Lorsque je vis un évènement pleinement, autant avec un appareil photo à la main qu’un crayon, je suis tellement passionnée et captivée que je développe une sorte d’énergie naturelle qui m’envahit comme si je venais de boire plusieurs red bull de suite !

Et pour finir la fascination : cette sérénité qui n’a besoin que du silence nécéssaire pour profiter du spectacle qui reste éphémère. Il arrive souvent que je me serve des images ou des dessins pour revivre la scène, les émotions procurées.

Si tu devais citer 3 livres qui ont changé ta façon de voir les choses à cheval ou à pied ?

Et pourquoi ? Je n’ai pas vraiment connu de tournants dans ma vie à la suite d’une lecture particulière et j’avoue ne pas lire beaucoup de manuels équestres…

Au delà des romans, j’apprécie beaucoup les ouvrages philosophiques et/ou sur le développement personnel.

Récemment j’ai lu les accords de Toltèques dont j’aimerais m’imprégner pour voir les choses différemment dans certaines situations.

Mais je pense que l’on apprend surtout dans le vécu. J’apprends énormément en observant les cavaliers, dans leur travail au quotidien, ou sur les parcours.

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En fait, le plus difficile est de prendre le temps de vivre les choses et d’en prendre conscience. Si on arrive à ralentir le temps qui passe, juste en se figeant dans nos actions, on peut alors observer davantage et apprendre tellement…Chaque action, chaque minute est un capital potentiel dont on peut tirer un enseignement, tout ce que nous découvrons et tout ce qui peut nous pousser à la réflexion, à avoir un avis et comprendre pourquoi.

Le séjour qui m’a le plus marquée jusqu’à présent est le Maroc.

J’ai pris le temps de me concentrer sur une chose à la fois, ma compétition, et j’ai mis le travail de côté pour la première fois. C’était en quelques sortes mes vacances. J’ai tellement observé, toutes ces nouveautés, les gens la-bas, leur mode de vie, leur attitude et leurs valeurs. J’en ai pris pleins les yeux, et c’est au contact de l’homme que l’on apprend le plus. C’est à la suite de ce séjour que j’ai changé ma vision des choses à cheval et à pied.

Même question pour 3 objets qui créent le lien entre tes 3 univers ?

Pour moi la photo et l’illustration sont un peu dans le même univers, le domaine de l’image et ma vie professionnelle. Mais comme tout est mélangé, je n’ai pas d’objet particulier créant un lien entre ces univers.

Mais comme je passe ma vie sur la route que ce soit pour un domaine ou pour un autre, je vais choisir trois catégories d’objets qui font partie de ma vie, que j’emporte souvent avec moi ou du moins qui suscitent mon attention lorsque je fais une pause, station service ou bien dans un magasin que je découvre dans une ville.

Les livres, les baskets et les peluches.

Les livres sont très importants, ils te permettent de t’évader et de voyager n’importe où, en concours, sur la route, dans ta chambre…

Les baskets, c’est assez particulier mais en fait j’aime beaucoup ce type de chaussure, et plus originales elles sont, plus je les apprécie. En fait, selon la période et le lieu dans lequel je les porte, elles s’en imprègnent et absorbent les souvenirs. Après coup, quand je les revois, je me dis « tiens ce sont les baskets de tel concours, tel mois, telle période » et elles représentent un peu ma réserve souvenir.

Pour finir, les peluches. Je suis complètement fan des peluches, et je fais même une petite collection sur le pare-brise de mon camion…

01/12/2016 ; Paris Villepinte ; Paris Longines Masters ; 322, Fioretta van T Eigenlo , Sapin Marie ; friday csi2 1m45 ; Sportfot

Et pour conclure que ferais-tu si…« tu n’avais jamais rencontré les chevaux? »

A vrai dire c’est une question que je me suis posée parfois…Mais c’est un peu le néant.

Je n’ai pas la capacité d’imaginer quoique ce soit sans eux. Ils ont constitué tout ce que je suis aujourd’hui.

Bien sûr ils forment une base, je peux faire autre chose ou même travailler dans un autre domaine, mais ils ont rythmé ma vie depuis le début et ce sont eux qui ont forgé ma personnalité, mon caractère, m’ont inculqué certaines valeurs de la vie. Je serais probablement complètement différente. Mais impossible à imaginer pour le moment !

Ou alors j’aurais été boulangère. J’aime bien les boulangeries. J’aurais peut-être cherché à réinventer le concept de la boulangerie et j’aurais monté mon petit magasin. Si l’idée avait été bonne, j’aurais développé des franchises. Et j’en aurais ouvert partout dans le monde. Ensuite j’aurais délégué, et avec le bénéfice, je me serais acheté des chevaux. Et j’aurais fait du concours 🙂

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