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Dialogue avec Jacques Charandack sur l’isopraxie

Dialogue avec Jacques Charandack sur l’isopraxie

Avant de donner la parole à Jacques Charandack, auteur du livre Cheval d’Illusion, définissons ce qu’est l’ISOPRAXIE.

Le terme « d’isopraxie » a été définie par Mac-Lean (1990) : « comportement dans lequel deux ou plusieurs individus s’engagent dans la même sorte d’activité,et, ainsi, communiquent ».

Le concept est toutefois présent chez Lorenz (1937) qui constate que « les amorces d’actes, qui ne sont en fait que des ébauches inachevés d’actes déterminés », qu’on nomme aussi « mouvement d’intention » ou « signes prodromiques » acquièrent secondairement une fonction d’induction de résonance chez les congénères, qui se transmet d’un individu à l’autre chez les espèces sociales.

Plus tard, Piaget (1947) montrait que « l’imitation en elle-même est un prolongement des mouvements d’accommodation impliqués par l’activité perceptive ».

Ce n’est donc pas une notion nouvelle ou découvert tout récemment.

Plus simplement, ce principe s’illustre dans les vols d’oiseaux lorsque ceux-ci changent en même temps de direction, par centaines et même par milliers, de façon complètement synchronisée et sans cafouillage.

Extrait publié par JC Barrey dans « HIPPOCAMPE »Bull. Ass. Thérapie avec le cheval de l’Yonne en Septembre 1990, N°8, 5P  sous le titre : « Dynamique exogène et homologie gestuelle, isopraxie »

Le cavalier est censé être synchrone avec les mouvements du cheval : ses doigts s’entre ouvrent à chaque fois que les épaules de son cheval s’avancent et ses jambes se relâchent lorsque les postérieurs sont posés en même temps que la masse du corps s’avance. Il existe donc une HOMOLOGIE GESTUELLE entre le cavalier et le cheval :

  • Le travail des abdominaux et des membres inférieurs du cavalier se fait en même temps et dans le même sens que celui des abdominaux et des membres postérieurs du cheval.
  • Le travail du thorax, des épaules et des membres supérieurs du cavalier se fait en même temps et dans le même sens que celui du tronc et des antérieurs du cheval.
  • Le poids du cavalier se déplace en même temps et dans le même sens que la masse du cheval.

D’une manière globale, on peut dire que le cheval contracte et relâche ses groupes musculaires en même temps que le cavalier agit et cède avec ses propres groupes musculaires homologues. La grande différence entre les deux est que le cavalier ne développe pas son geste, comme le fait le cheval, mais se contente de l’esquisser par de brèves contractions. L’ensemble cheval/cavalier (si le cavalier est suffisamment expérimenté…) forme donc un système homogène de deux dynamiques étroitement emboitées l’une dans l’autre, comme le positif lié à l’activité perceptive du cheval et le négatif constitué par l’accommodation du cavalier (5). Cette liaison entre les deux partenaires est trop complexe pour pouvoir être perçue de manière analytique, mais relève de la « perception des formes » qui est, chez tous les vertébrés supérieurs, un appareil de calcul dépassant de loin en possibilité tous les ordinateurs de fabrication humaine! En particulier, le système ratiomorphe (3) de la perception des formes est capable de détecter et d’utiliser les mécanismes trop complexes et trop subtils pour être perçus rationnellement. La communication des « formes » va se faire entre le cavalier et le cheval sur un mode global, cénestésique, et toute modification dans l’attitude et la dynamique de l’un va entrainer chez l’autre un effet d’accomodation destiné à rétablir l’HOMOLOGIE GESTUELLE qui permet seule l’équilibre et le confort des deux. Lorsque le cavalier perturbe volontairement ce synchronisme, le cheval, en raison de son appétence innée pour l’état d’équilibre optimal, va chercher spontanément à éliminer les distorsions: la perception du déséquilibre déclenche un mouvement qui tend à annuler la différence d’activité nerveuse existant entre les régions excitées et les régions contigües, non encore excitées, ce qui propage le mouvement (5). Ainsi, l’analyse tactilo-kinesthésique de la forme aboutit à une activité qui se déroule toujours dans la direction laissée ouverte (5) par les diverses résistances mises en place par le cavalier sous formes d’aides. Cela aboutit bien à l’HOMOLOGIE GESTUELLE, puisque les aides sont mises en place grâce à l’activité musculaire du cavalier, donc par des contractions qui seront « imitées » par le cheval dans ses segments homologues sous forme de mouvements d’accommodation impliqués par l’activité perceptive (5). Si le niveau d’excitabilité général est suffisant, ces contractions homologues provoquées chez le cheval vont se traduire par l’adoption d’une attitude déterminée qui devient alors MOTIVANTE du mouvement correspondant qui est ainsi déclenché.

Voir également

A ce sujet, Jacques Charandack, spécialiste de l’équitation centrée nous explique de façon claire et avec un partenaire de choc, comment s’applique l’isopraxie à cheval et le travail que doit faire le cavalier pour y arriver :

 

Et vous ? qu’en pensez-vous ? avez-vous déjà expérimentez l’isopraxie ?

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